Ouvrir une brèche

Ouvrir une brèche

Ce sous-titre est la marque d’un engagement fort dans le contemporain, ainsi que d’une continuité avec l’aspiration fondatrice de la revue. Car même si les domaines d’intérêt ont évolué, l’ambition qui anime les auteurs du comité de rédaction d’Approches demeure intacte : s’interrogerrechercher et diversifier les perspectives – les “Approches” – pour ouvrir une brèche dans les débats du monde d’aujourd’hui, n’apporter ni réponses ni synthèse ; ainsi aiguiser un esprit véritablement critique.

S’interroger

Douter pour étudier. Car il s’agit de rester à l’écart des fausses certitudes comme des vrais dogmatismes. Rouvrir en problématisant plutôt que trancher en stérilisant. En conséquence, préférer l’invitation à l’injonction, l’expérimentation à la systémisation.

Rechercher

Mettre les idées en mouvement pour aller à la rencontre de l’inconnu en libérant des possibles pour la pensée. Acquérir du recul pour dégager un horizon. À cette fin, préférer aux positions raidies les oppositions argumentées. À la croisée des chemins : entre arts, philosophie et savoirs.

Diversifier les perspectives

L’« actuel » est équivoque. Il faut, pour l’appréhender, pour le reconnaître en vérité, s’efforcer de l’approcher seulement. Ainsi, de l’écume presque aussitôt dissipée du présent, de la contemporanéité apparente d’un “intéressant” éphémère, devrait être distinguée un contemporain dépassant tout ce qui passe. Car la proximité n’est pas sans quelque distance qui la sauvegarde ; une distance, sans l’angle de vue qui la justifie ; un angle, sans l’ouverture qu’un regard détermine.

D’où, « Approches ». À un pluralisme d’affichage nous préfèrerons la pluralité de regards qu’une prédilection, une vocation, ont dirigés vers quelque territoire devenu leur ; la rencontre critique de singularités éprouvant à un titre ou à un autre l’exigence d’écrire, pour voir de plus près ce qui, pris dans le flot de « l’universel reportage », risque de s’y abymer. Sauvegarder la pluralité, c’est aussi s’adresser à la lectrice et au lecteur comme à « quelqu’un qui sait choisir ses compagnons parmi les hommes, les choses, les pensées, dans le présent comme dans le passé », selon l’heureuse formule par laquelle Arendt caractérisait la personne cultivée telle que les Romains l’entendaient. Le portrait ne pourrait-il valoir, d’ailleurs, aussi bien pour « l’honnête homme » que pour le spécialiste d’un domaine du savoir ou pour l’érudit ?

À une revue d’arts, de littérature et de sciences humaines, soucieuse d’ouverture et de qualité, d’approcher les uns comme les autres.

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