Extrait /
Anaïs Nin et la jouissance féminine
Lorsqu’on s’interroge sur « le féminin » et qu’on tente de cerner ce qui peut bien se cacher sous ce concept, en cherchant par
exemple dans la littérature des figures de femmes marquantes qui pourraient nous renseigner sur la question, on est immanquablement amené à penser à Anaïs Nin : cette femme à la réputation sulfureuse, auteure d’un « Journal de l’amour » dont la version non expurgée a été publiée après sa disparition, incarna LA femme pour beaucoup d’hommes et de femmes. Freud ne la connut pas, lui qui déplorait ne pas être parvenu à connaître ce « continent noir » du féminin que sa découverte de l’inconscient n’avait que peu contribué à éclairer. Lou Andreas Salomé, avec qui il entretint une longue correspondance, prolongea son questionnement et fut d’ailleurs pour Anaïs Nin une inspiratrice lorsqu’à la fin de sa vie il lui fut demandé de témoigner sur ce que signifiait être une femme à son époque. Freud, malgré une conférence sur la féminité en 1931, avait avoué à Marie Bonaparte, analysante…