La psychanalyse au carrefour des interprétations, Benoît Servant

La psychanalyse au carrefour des interprétations

Benoît Servant

La psychanalyse est aujourd’hui l’objet de débats intenses, que ce soit en son sein ou avec les disciplines connexes. À vrai dire elle l’a toujours été, et, je crois, dans la pensée même des premiers psychanalystes, à commencer par Freud.

Le plus intéressant de ce qu’elle a à nous apprendre réside peut-être précisément dans ces débats, ces tensions, ces contradictions, à la condition que nous acceptions d’en comprendre l’enjeu, plutôt que de céder à la tentation de les trancher. Car à mon sens, c’est si l’on prend un parti trop univoque que l’on risque de verser dans un certain irrationalisme, en excluant un morceau de ce réel psychique si complexe. Réel psychique, ou plutôt réel humain, car nous verrons précisément que la complexité de celui-ci tient à sa nature à la fois psychique (intra et intersubjective), socio-historique, biologique. Et peut-être même réel « tout court » si l’on prend en compte aussi l’interdépendance des humains avec l’ensemble de la réalité extérieure, ce que l’on appelait autrefois « la Création ».

La psychanalyse ne fait pas exception, quoiqu’elle ait été souvent tentée par la position du surplomb1. Aussi je centrerai ma réflexion sur certains débats internes à la communauté psychanalytique, mais qui témoignent de l’influence qu’elle reçoit d’autres champs, dont la diversité explique, à mon avis, ces divergences. […]

1 – Pierre-Henri Castel, « Psychanalyse et épistémologie : comment s’extraire de l’impasse actuelle ? », [in analysis] 2, 2018, p. 100-105.

* Benoît Servant est psychiatre et psychanalyste SPP.
53, Bd Henri Sellier – 92150 Suresnes – benoit.y.servant@wanadoo.fr


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