Contempler les nuages. Les skyspaces de James Turrell, Georges Iliopoulos

Contempler les nuages.
Les skyspaces de James Turrell

Georges Iliopoulos*

Rattachant sans trop y penser les nuages au domaine de l’aérien, on oublierait presque leur nature essentiellement aqueuse. Contre une telle négligence, les skyspaces de l’artiste américain James Turrell sont l’occasion de travailler, d’aiguiser et de vivifier la perception de ces eaux aériennes. Ces dispositifs architecturaux apparaissent en effet comme une sorte de capture artistique du ciel, donc potentiellement des nuages qui le traversent voire le remplissent entièrement.

« Voir comment on voit »

Si chaque skyspace possède ses particularités, tous consistent en une « chambre spécifiquement proportionnée avec une ouverture au plafond sur le ciel1 » qui « peut être ronde, ovale ou carrée ». Ces structures « peuvent être autonomes ou intégrées dans des architectures existantes ». Soigneusement élaboré par Turrell, l’espace intérieur est généralement vide et neutre, avec des assises le long des murs et, surtout, un système d’éclairage dissimulé aux regards des visiteurs. Pendant la transition entre le jour et la nuit, un jeu de lumières colorées s’enclenche, passant d’une teinte à l’autre : par contraste simultané, on perçoit alors le ciel de la couleur complémentaire de celle projetée à l’intérieur du skyspace. Ce jeu de lumières donne également l’impression que l’ouverture n’en est plus (…)

1 – Cette citation et les deux suivantes sont tirées du site internet de James Turrell (www.jamesturrell.com).

* Après une formation en esthétique et philosophie de l’art, Georges Iliopoulos a travaillé en galerie d’art contemporain (galerie 22,48 m2) et en agence d’architecture en tant que chercheur associé (Homeney studio, Sad + associates).


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