Sándor Ferenczi

Rien. Rien ne vient. Un gargouillis lointain, une goutte, puis plus rien. Dehors la chaleur monte. Au-dessus du maquis, l’air tremble. On est au milieu de la journée et le ciel qui a l’habitude rassurante en été de se charger de nuages au-dessus des montagnes, reste immensément vide et sec. Là non plus, rien en vue. Et en bas tu as de l’eau ? Non. Tu peux vérifier qu’il n’y a pas un problème à l’arrivée ? Non, rien. Ce n’est pas chez nous alors.

J’ai six ans. C’est l’un de mes plus anciens souvenirs de lecture. Un petit livre, mince, illustré de dessins vivement colorés. Le titre était, je crois : Histoire d’une petite goutte d’eau. Je l’avais découvert chez ma grand-mère, sans doute un jour de vacances et d’ennui. Il avait donc appartenu à ma mère, qui l’avait lu dans son enfance. Je ne me souviens plus de son prénom (celui de la petite goutte d’eau), mais il me semble que c’était quelque chose comme Rosette (sans doute en rapport avec la rosée du matin), à moins que ce ne fût Perlette ou Fluette (car l’eau perle et flue).

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