Migrations : numéro actuel

Approches n°191 : Migrations

Éditorial

Sylvie Peyturaux, directrice de la rédaction*

S’il est une question qui suscite des débats passionnés, des prises
de position dogmatiques, voire haineuses, des décisions politiques
plus que discutables, c’est bien celle des migrations. À moins qu’il ne s’agisse plutôt d’immigration, vue par certains comme une dangereuse invasion, dont il faudrait à tout prix se prémunir, trouvant refuge derrière murs et barbelés… Pourtant, on sait que c’est ainsi que la terre s’est peuplée, parce que des hommes ont cherché ailleurs un lieu de vie, sans doute plus agréable. Partir pour vivre mieux, survivre simplement lorsque la guerre fait rage en son pays, quoi de plus naturel ?


Si nous mettons un instant les fantasmes de côté, il apparait que recevoir, sur son sol, l’autre, l’étranger, qu’il s’agisse d’innocents touristes l’été venu, de réfugiés, demandeurs d’asile, de migrants économiques ou climatiques… n’a rien d’évident. L’homme est un être de culture et, dans ses déplacements, emporte avec lui ce qui structure son identité : sa langue – ou sa manière de parler, ses traditions, sa religion, ses valeurs… Il va de soi que la confrontation au nouvel arrivant place chacun face à soi-même. Accueillir ou ne pas accueillir ; accueillir « à bras ouverts » ou parce qu’on ne peut faire autrement. Si, en plus d’être une attitude intellectuelle, la tolérance est une vertu, c’est bien que notre premier mouvement est le rejet et le repli sur soi. Un peu de compréhension, cependant, un effort pour s’ouvrir à l’autre, en faciliterait la rencontre et la découverte. Car, si on l’écoute un tant soit peu, on voit que tout migrant, par choix ou sous la contrainte, fait l’expérience de l’exil et du déracinement. Il est donc légitime qu’il garde en lui tout ce qui l’attache encore à son pays ou sa région d’origine. Rester en lien avec les siens, au loin, mais surtout, avec soi-même, tant la terre d’où nous venons façonne ce que nous sommes…

Migrations -

* Agrégée et Docteur en philosophie, Sylvie Peyturaux
enseigne en Classes préparatoires aux Grandes Écoles.


De l’hospitalité
Sylvie Mazzella et Bernard Mossé……………………………………. 11

La nostalgie comme refuge dans Petit pays de Gaël Faye :
entre douceur de l’enfance et violence de l’immigration

Wissal Fartit………………………………………………………………… 25

Migrations climatiques et environnementales, une introduction
Emmanuel Porché………………………………………………………… 41

L’art comme lieu de séjour et d’accueil.
Pratiquer le dessin avec des personnes migrantes
pour transformer les lieux en milieux

Leidy Jalk Barrios…………………………………………………………. 57

Exil intérieur et poésie de l’absence :
la représentation poétique de l’immigration
dans Nostalghia d’Andreï Tarkovski

Younes Laattari……………………………………………………………. 73

Objets en migration : une étude en esthétique sociale
HU Yue………………………………………………………………………. 85

Troublants voyages
Sylvie Peyturaux……………………………………………………………97

Livres

Jacqueline Colde, photographe – la double présence
en partage

Jean-François Campario………………………………………………. 109

Michel Leiris : de L’Afrique fantôme à la restitution
des objets d’art africains

Philippe Reliquet………………………………………………………… 121

François Truffaut :
Correspondance avec des cinéastes 1954-1984

Philippe Reliquet………………………………………………………… 129

Cinéma

Adapter L’Étranger d’Albert Camus. Une gageure réussie
Anne-Marie Baron……………………………………………………… 139

Un coeur en hiver de Claude Sautet :
à la recherche du sentiment perdu

Mélanie Gaudry…………………………………………………………. 145


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