1850 – La Savoie s’ouvre au fil de l’eau…, Jean-François Campario

1850 – La Savoie s’ouvre au fil de l’eau…

Jean-François Campario*

Lancées dès la seconde moitié du XVIIIe siècle comme un nouveau topos par Jean-Jacques, locus paradoxalement amœnus aux yeux du réprouvé social, les montagnes sacrées ou maudites de la tradition classique, au sortir des troubles révolutionnaires et des guerres impériales, vont peu à peu s’offrir au regard des « étrangers » : au tourisme. L’eau dont abondent ces rochers y fut naturellement pour quelque chose ; tour à tour vecteur physique, charme de la nature, motif pittoresque et atout économique dans un milieu qui en présente assez peu, les eaux vives sont une providence montagnarde.

Nous allons centrer notre point de vue sur la Vallée de Thônes, tard venue dans les itinéraires consacrés vers le milieu du XIXe siècle, et ses cascades capables d’émerveiller les visiteurs dès leurs premiers pas dans un environnement aussi peu familier.


« On sait déjà ce que j’entends par un beau pays. Jamais pays de plaine, quelque beau qu’il fût, ne parut tel à mes yeux. Il me faut des torrents, des rochers, des sapins, des bois noirs, des montagnes, des chemins raboteux à monter et à descendre, des précipices à mes côtés qui me fassent bien peur1. »

[…]

1 – Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, livre IV, in Œuvres complètes, t. I, Paris, Gallimard, La Pléiade, 1964, p. 172.

* Jean-François Campario est professeur agrégé de Lettres Modernes. Installé depuis quelques années à Thônes (Haute-Savoie), il participe aux activités de la Société historique « Les Amis du Val de Thônes ».


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