Du cinéma, de l’œil et de la raison. Sur Goutte d’or de Clément Cogitore, Lamara Leprêtre-Habib

Du cinéma, de l’œil et de la raison.
Sur Goutte d’or de Clément Cogitore

Lamara Leprêtre-Habib

Le film Goutte d’or de Clément Gogitore est une pièce passionnante pour qui se questionne sur l’irrationnel. D’abord, parce qu’il y est question de voyance, d’illusion, de déraison. Ensuite, parce que le film joue avec la raison du personnage comme avec celle du spectateur. Enfin, pour ce qu’il éclaire de la place qu’accorde à la raison le cinéma comme art et comme technique. Et si le cinéma, comme expérience, nous permettait d’attraper l’irrationnel ?

Deux regards face à face

Une femme (Laure Duthilleul) assoupie dans une salle d’attente. Autour, le nez en l’air ou jouant sur leurs téléphones, d’autres femmes, d’autres hommes. La cinquantenaire se réveille. Bientôt quatre heures qu’elle est là et, enfin, une assistante (Yilin Yang) vient la chercher. Elle s’appelle Grace et elle lui demande de déposer ses bijoux et son téléphone « à cause du magnétisme ». Le protocole est le même qu’au musée ou à l’aéroport mais, ici, on ne récupère ses affaires qu’après l’expérience.

Deux chaises face à face. La femme est amenée dans une pièce. On lui demande d’attendre : il va arriver. Il, c’est Ramsès […]

* Ancien élève de l’École Normale Supérieure et diplômé de la Fémis, Lamara Leprêtre-Habib est scénariste.


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